1902
Naissance à Kichinev en Bessarabie russe, actuelle Moldavie, le 22 mars. De son vrai nom Gherès Michonznic. Ainé de cinq enfants. Son père est négociant en textiles. Sa mère descend d'une famille de rabbins.
1919-20
Études à l’Ecole des Beaux Arts de Kichinev. S'initie à la peinture à l'œuf en peignant
des icônes.
1921
La Bessarabie devenue roumaine après la première guerre mondiale, Michonze poursuit ses études à l'Académie de Peinture de Bucarest. Travaille parallèlement comme assistant décorateur au Théâtre National.
Se lie avec Victor Brauner.
1922
Prend la décision de vivre à Paris. Embarque à Constanza pour Marseille via Istanbul et la Grèce, dont les paysages marquent fortement sa peinture.
Dès son arrivée à Paris il trouve le chemin de Montparnasse. Au café la Rotonde il fait la connaissance de Chaïm Soutine, avec lequel il se sent de profondes affinités.
Il survit d'abord grâce a des travaux de fortune : il rencontre ainsi Max Ernst, dans une fabrique où l’on décore des bracelets, des fume-cigarettes et autres colifichets en galalithe.
1924
Max Ernst l'introduit auprès des surréalistes: André Breton, Paul Éluard, Yves Tanguy, Louis Aragon, André Masson, Man Ray… Il assiste désormais, aux réunions surréalistes du café Cyrano mais n’a jamais fait officiellement partie du groupe. Il préfère la compagnie de Soutine qui pratique, dit-il, « une surréalité différente de celle de Breton ».
Études à l'École Nationale des Arts Décoratifs. Expose au Salon d’Automne
1925-26
Expose au Salon des Indépendants.
Création d’imprimés textiles pour des maisons de haute couture chez Ilya Zdanevitch, alias Iliazd, qui restera un ami de toujours.
Participe à la création de la revue « Discontinuité » d’Arthur Adamov et Claude Sernet, fréquente Robert Desnos, Antonin Artaud, Max Jacob, mais aussi les artistes et poètes roumains comme Brassaï, Benjamin Fondane, Ilarie Voronca et Tristan Tzara. Illustre certains de leurs textes et contribue de 1930 à 1932 aux revues d’avant garde roumaines « Tiparnita Literara » et « Unu ».
Pendant une courte période, de 1928 à 1930, il peint dans un style surréaliste.
1928
Pendant deux ans, peint dans un style surréaliste. Fait la connaissance de Henry Miller à la terrasse du Dôme. Début d'une amitié qui durera toute sa vie.
1931
S’installe à Cagnes puis à Saint-Paul-de-Vence où il fréquente la communauté d’écrivains et artistes anglo-américains qui y passent l’été.
Soutine lui montre « son » arbre à Saint-Paul-de-Vence, peint dix huit fois.
1930
Expose son grand format « Personnages et paysage », « Têtes » et « Personnage et animal » au Salon des Surindépendants, auquel il contribue régulièrement jusqu’en 1937.
Le 2 juin, suicide de Pascin.
1932
Septembre : Première exposition personnelle dans son atelier d'Antibes.
1934
À Paris, commence à peindre des compositions plus fouillées, certaines de grandes dimensions, qui l’entraîneront plus tard à qualifier son œuvre de « naturalisme surréel ». Peint aussi des portraits de petite taille, des quasi miniatures.
1936
Expose sa grande toile « La ferme » et « Le musicien » au salon des Surindépendants.
1937-38
S’embarque sur le paquebot Normandie pour les États-Unis où il séjourne dans le Massachusetts et à New York.
À son retour, il rencontre une jeune artiste écossaise, Una Maclean, qui deviendra sa femme et son modèle, et dont il aura deux enfants.
Amitié avec Francis Gruber, aux conceptions picturales qu’il estime proches des siennes.
1940
Engagé volontaire dans l’armée française lors de la seconde guerre mondiale, il est fait prisonnier
au mois de juin.
1940-1942
Interné pendant deux ans comme prisonnier de guerre en Allemagne au stalag XC à Nienburg-sur-Weser, à 60 km de Brême, non loin d’un camp de regroupement de prisonniers russes de l’armée rouge. Il témoigne en les dessinant. Le souvenir de ses compatriotes affamés hantera toujours son œuvre.
Libéré le 23 décembre 1942, il est de retour à Paris.
1943
S’installe dans un atelier au 31 rue de Seine à Paris, adresse qu’il conservera désormais. Peint des portraits et dessine beaucoup sa compagne Una. Peint de nombreuses nature-mortes, tout ce qu’il a la chance de trouver à manger étant prétexte à peinture.
Mort de Soutine en août.
Naissance de sa fille Anna en septembre.
La famille se réfugie à Arpajon, où Una et lui ont installé un atelier commun.
1944
Michonze expose à Arpajon ses « Souvenirs de captivité », dessins et aquarelles du stalag et têtes de jeunes soldats russes, au bénéfice des familles de prisonniers de guerre.
1945
Nombreuses expositions de groupe.
1946
Apprend la mort de son père, massacré en 1941 en Roumanie, par les miliciens de la Garde de Fer. Sa mère, sa sœur, et son frère David ont survécu au pogrom. Ses deux autres frères ont disparu.
Première exposition personnelle à Londres à la galerie Arcade.
1947
Obtient la nationalité française.
Nouvelle exposition personnelle à Londres, à la galerie Mayor.
1948
Séjour en Ecosse pour de nouvelles expositions personnelles à Edinbourg et Glasgow.
Mort de Francis Gruber.
1949
L'état acquiert une de ses toiles "La Moisson » (actuellement au Fonds National d'Art Contemporain).
1951
S’initie à la gravure dans l’atelier de William Hayter.
Mariage à Paris avec Una Maclean.
Exposition personnelle à la Galerie Bassano à Aix en Provence.
1953
Première exposition personnelle à Paris dans l’atelier du peintre Mayo.
Voyage en Espagne- Madrid, Bilbao.
1954
Naissance de son fils Patrick.
Premier séjour en Israël où il retrouve sa mère qu'il n'avait pas vue depuis trente-deux ans.
Exposition personnelle à Paris, Galerie Guénégaud.
1959
Exposition personnelle à Londres à la galerie Adams. Henry Miller préface le catalogue.
Fait la connaissance du galeriste Abel Rambert qui devient son marchand attitré.
1961
Reçoit le Prix de la Fondation William et Noma Copley (Chicago).
1962
Exposition personnelle à la galerie Vallotton, à Lausanne.
Début de la série des « Rixes ».
1963
Participe au salon Comparaisons.
Exposition personnelle en Israël, à la galerie Jean Tiroche, à Jaffa.
1964
Contribue à l'exposition surréaliste organisée par Patrick Waldberg à la Galerie Charpentier à Paris avec sa toile « On joue la rouge ». La toile sera acquise en 1972 par l’Etat (Fonds National d’Art Contemporain, actuellement au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme à Paris).
Reçoit le premier Grand Prix de la Biennale de Trouville.
1965
Participe à l’exposition « Mars autour du Surréalisme » à la Maison de la Culture de Caen, avec deux toiles : « On joue la rouge » et « Il y a un nu et des aveugles ».
Expose au Salon de Mai et à Comparaisons.
Voyage à Amsterdam avec Patrick Waldberg dont le récit sur Montparnasse, "Le Pays de Grégoire Michonze" vient de paraître dans la revue « Le Mercure de France ».
1966
Mort de sa mère
1967
Acquisition d’un ancien moulin à eau à Jully sur Sarce, en Champagne, près de Troyes.
1969
Se fait construire un atelier dans la grange du moulin où il séjourne désormais plusieurs mois par an.
Est victime de deux crises cardiaques successives. Pendant sa convalescence, il commence une série de petites têtes et des personnages en terre, dont certains ont fait l’objet d’une édition en bronze.
1970
Voyage à Rome et à Venise où il peint sur le motif.
1971
Exposition de groupe au Petit Palais de Genève.
Exposition personnelle à Londres, « Birds, beasts and humans » à la galerie Buckingham. Texte d’introduction de Patrick Waldberg.
Pendant son séjour londonien, commence une série de grands formats à l'essence minérale, au rendu très mat, aux tonalités plus claires et d’une facture plus libre, qui sera désormais dominante.
1972
Vernissage à Paris de l’exposition « Les amis parisiens de Henry Miller » au Centre Culturel Américain, avec la projection du film de Robert Snyder « The Henry Miller Odyssey », où figure une interview de Michonze dans son atelier de la Rue de Seine.
Au moulin, début d’une série de grands formats au fusain, rehaussés de craie ou de pastel, représentant des personnages en pied ou de grandes « têtes », d’après modèle, souvent grandeur nature, sur papier kraft préparé, qui se prolongera durant toute la dernière période de sa vie.
1974
Se remet à la gravure, au moulin de Jully, où il se fait installer une presse.
Expose à Tel-Aviv, à la Galerie Givon.
1977
Maladie, et décès de sa femme Una à Troyes le 7 août.
Travaille désormais régulièrement au printemps dans son atelier à Tel Aviv.
1978
Rétrospective à Troyes, au Centre Culturel Thibaud de Champagne, avec une centaine de toiles.
1979
Exposition des grands fusains et pastels sur papier au Centre Thibaud de Champagne à Troyes.
1982
Travaille en Israël à des huiles et à de grands dessins oblongs, puis au moulin de Jully et à Paris à une série de gouaches tourmentées.
Décède d'un arrêt cardiaque le 29 décembre dans son atelier de la rue de Seine à Paris.
1985
Le Musée d'Art Moderne de Troyes lui consacre une importante rétrospective.
1997
Rétrospective parisienne à la Galerie Francis Barlier.
1998
Exposition à la Galerie Coard à Paris.
2002-03
Exposition au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme à Paris.
Exposition à la Galerie Visconti à Paris.